Russie est un pays d'hiver où le froid demeure, un pays de contes où la princesse Anastasia est une légende obscure, un pays blessé par des années de dictature dont la plaie demeure, un pays possédant d'énormes richesses, un pays où vivent d'honnêtes gens... et d'autres non. Donovann ne naquit pas dans une honnête famille, celle qui se réunie pour Noël, celle dont le père fatigué, posant sa mallette dans l'entrée, est heureux de recevoir un baiser de sa femme et un câlin de ses enfants. En réalité, la famille de Donovann ne se réunissait que de temps en temps pour parler argent ou fratricides et parricides. Sa mère, loin d'être une douce femme à la cuisine, était une dame qui prenait avant tout soin de son corps et de ses loisirs. Puis elle s'arrangeait pour que ses enfants aient une bonne scolarité, les inscrivant dans les meilleurs établissements, pensant ainsi être une mère digne et exemplaire. C'est elle qui avait décidé que ses enfants n'auraient pas de prénoms russes, dingue comme elle était des séries étrangères. Son père, quant à lui, ne se défaisait jamais de son outil de travail, une arme améliorée par ses soins dans la ceinture. Quant au baiser de "bonsoir" de sa femme et le câlin de ses enfants, il ne fallait même pas y penser. Du sang, il en avait plein les mains, ainsi que tous les gardes du corps de la maison et toute la famille par ailleurs. Il était, après tout, le parrain de la Bratva, c'est à dire de la mafia russe.

Donovann naquit un an après son frère ainé. Ils vécurent leur enfance principalement ensemble. Leur mère ne s'occupait que très peu d'eux et leur père les trouvait trop jeune et exubérant, les laissant seuls. Ils furent donc sous la surveillance de nourrices et de costauds gardiens. On les appelaient comme des maîtres même s'ils ne pouvaient pas encore donner d'ordres. On les protégeait et on les estimait. Très vite, les petits garçons comprirent qu'eux et les autres n'étaient pas dans le même monde. Ils n'étaient pas "normaux", vivant dans une atmosphère officiellement noble, officieusement sanglante et haineuse. La tromperie et le sang furent des éléments intégrantes à leur vie dès leur plus jeune âge. Dire que Donovann était bouleversé par les événements autours de lui serait mentir. Bien qu'il ait eut de grandes peurs, il était tout simplement incapable de s'adapter à une autre vie que la sienne, ni même d'envisager de changer de façon de vivre. Il était né là où était sa place.

Son frère ainé devait être le prochain Parrain. Tous s'évertuaient à dire qu'il en avait l'étoffe. Il était déjà, enfant, très intelligent et malin, ne montrait jamais d'hésitation dans ce qu'il faisait et n'avait aucune peur du sang ou de la douleur. Donovann avait été plus innocent, bien que curieux et fasciné par le travail de son père - car tout père est un modèle pour son fils - il avait néanmoins été empathique face à la douleur. Cependant, son frère eut tôt fait de lui retirer son innocence. En réalité, il avait un grave problème psychologique que les parents ne découvrirent que plus tard. Ainsi, Donovann passa sa jeunesse à regarder son frère décortiquer les ailes d'insectes vivants, à subir des coups et des chantages. Il fut pendant plusieurs années complètement terrorisé par son frère qui prenait un malin plaisir à le traumatiser. Et bien qu'avec le temps, il apprit à se venger en cachant ses collections d'insectes, en dérangeant ses plans et autres... il n'en restait pas moins méfiant.

C'est pourquoi, il eut des sueurs froides à ses douze ans, le jour où il apprit qu'il avait été désigné futur Parrain à la place de son frère, trop dérangé pour avoir ce poste ci. Il pensait réellement que son frère allait le haïr et le tuer. Il était allé le prévenir personnellement, voulant affronter ses foudres le plus tôt possible, tenter de s'expliquer aussi. Mais en réalité, son frère n'avait que faire de devenir Parrain et n'avait que hausser les épaules à cette nouvelle, reprenant son intéressante dissection de lapin. Il fallut du temps à Donovann pour découvrir que son frère "l'aimait". A vrai dire, il était capable de tuer n'importe qui... sauf Donovann, son petit frère. Oui, Donovann avait le devoir de supporter sa folie mais il pouvait toujours compter sur lui pour surveiller ses arrières. Cela se confirma lorsque son oncle essaya de le tuer, désireux de pouvoir. C'est son frère ainé qui lui sauva la vie, l'attaquant par derrière en laissant place à une violence folle. Après avoir rué de coups son parent, salit par le sang, il avait demandé à son frère de vivre encore un peu pour lui faire du thé puisque c'était l'heur du goûter. C'était sa manière de lui dire qu'il prenait soin de lui... à sa façon. Depuis ce jour, Donovann recevait ses "cadeaux" d'anniversaire, à savoir de petits animaux morts, avec le sourire. C'était la façon de son frère de s'exprimer, malgré sa folie, pour lui dire qu'il veillait encore. Du moins, avait-il eut la bonté de rendre son frère imperméable au sang, à la mort et à pleins d'autres choses.

En tant que futur Parrain, Donovann fut soumis à de rudes cours particuliers. Pas scolairement parlant, puisqu'il avait de bonnes moyennes sans lever le petit doigt. En revanche, il apprenait tout le reste : tout ce qui ferait de lui un bon Parrain. Pour cela, il accompagnait les pros sur le terrain ou discutait avec des fidèles de son père. Son frère y avait le droit aussi, mais c'était sur lui qu'on reposait les espoirs. Tout y passait : le stratagème, le commerce illégal d'armes, de drogues et d'humains. Il avait aussi beaucoup de cours de combat et se battait des heures et des heures à mains nus. On lui enseignait comment tirer à l'arme à feu, comment déverrouiller les serrures, comment désarmer l'ennemi. Il passait du temps avec son père, avec qui il comprenait ce que voulait dire les mots "discipline", "hiérarchie", "intimidation", "ordres"... Il se révéla bon élève, ayant un esprit vif, un bon œil et un physique souple et habile. Mais il se révéla exceptionnellement bon à la dague, devenant rapidement un maître sans égal. Il avait toujours quelques unes de ses dangereuses amies sur lui, petites mais si terrifiantes entre ses mains. Quant à son autorité, celle-ci se basait exclusivement sur son regard si bleu et si perçant, son sourire moqueur et assuré ainsi que ses airs insolents et charmants sans le vouloir.

Finalement, les années passèrent et il se retrouva à Wonderland Gakuen grâce à sa richesse, ainsi que son frère. Là-bas, il fut quelques peu solitaire, se sentant étranger aux autres. Mais il avait une telle capacité d'autorité naturelle, grâce à son physique et son allure, qu'il devint malgré tout très populaire et vite contraint à devenir un symbole des Heart. Ses camarades ne le contredisaient donc jamais, prenant ses paroles pour une voix divine parfois. Ils le laissaient dans son coin, obéissaient dès qu'il demandait quelque chose, approuvaient tous ses dires. L'ennui rattrapa le pauvre Donovann qui rêvassait en séchant un maximum de cours. Il serait peu-être temps de jeter un coup d’œil aux hybrides vendus sur le marché, histoire d'égayer sa vie ? Et de se défendre contre les autres fils de mafieux qui sévissent eux aussi dans l'institut...

Donovann est un bel homme d'un mètre 80, bâtit tout en longueur et en muscles de par des entraînements réguliers. Son allure et ses mouvements semblent irréels, possédant une nonchalance naturelle et une aisance inhumaine. Loin d'être maladroit, il peut obtenir presque tout de son corps qui défit les lois de la gravité et qui semble intouchable. C'est un corps naturellement charmeur, qui se plait à hypnotiser ses proies, transpirant la sensualité animale et la douce sauvagerie. Sa silhouette avantageuse est souvent mis en valeur par des jeans souples, des chemises bleues entrouvertes et des bottes gothiques. Le bleu est sa couleur de prédilection et on ne l'aperçoit jamais sans. Son aura sauvage est accentué lui aussi par des accessoires osés tel que des colliers de cuir, des chaînes à ses poignets et à sa ceinture noire et des piercings onyx.

Il est souvent comparé à un loup. D'abords de par ses canines pointues qui ressortaient facilement d'entre ses lèvres roses quand il souriait. Son sourire lui-même était terriblement carnassier, se superposant naturellement à la vision d'un loup affamé. Ses yeux en amandes d'où brillait un regard perçant, d'un bleu improbable et clair, le rendait aussi dangereux qu'un animal fascinant. Rien ne jurait sur son visage harmonieux aux traits réguliers mais masculin. Sauf peut-être nez mutin qui ressemblait plus à Peter Pan qu'à un loup. De même que ses cheveux couleurs nuit dont il teintait la frange en bleu et argent. Mais il se rapprochait tout de même inlassablement à un loup ayant pris forme humaine. C'est ainsi qu'on lui vouait le surnom de "Loup Alpha" pour sa ressemblance avec l'animal et son aisance à se faire obéir. Parfois, on le prenait même pour un lycanthrope, un esclave parmi d'autre. Ceux qui eurent l'audace de se méprendre devinrent rapidement silencieux, enfermé dans un mutisme effrayant...

Si Donovann a longtemps était un enfant traumatisé, ayant peur du noir et des surprises - merci le frère ainé - il n'en est plus rien aujourd'hui. Il déteste toujours autant les surprises, de par de mauvais souvenirs la sensation d'être surpris l'insupporte. En revanche, il fait preuve d'une impassibilité à toutes épreuves et à toutes horreurs. Le sang, la mort, la souffrance d'autrui, les orgies, les overdoses... plus rien ne l'effraie et plus rien ne le touche.

Cependant, derrière ses airs assurés et insolents, ainsi que son calme à tout épreuve, il reste un rêveur et un sensible. Bien qu'il sait parfaitement s'intégrer à des groupes et à en devenir le maître, rien ne lui plait plus que de rester solitaire dans les jardins. Il aime particulièrement observer la nature calme de paysages verdoyants. Cela lui procure un apaisement dont il doit se priver au quotidien s'il désir survivre dans sa famille, au milieu des loups et des chiens errants. Des rêves, il n'en a pas. Il désir juste faire fonctionner le business de son père, même si ça le soûl, car on lui a apprit qu'il n'était né que dans ce but.

Il ne s'attache à personne. Il voue secrètement un amour fraternel inconditionnel à son frère. Ce qui ne les empêche pas de se haïr en publique. Il a beaucoup de respect pour son père avec qui il s'est rapproché depuis qu'il est devenu son héritier principal. En revanche, il déteste sa mère si absente et si ignorante. Il adore par dessus tout voler les collections de son frère et lui faire croire que leur mère est derrière tout ça. La pauvre femme devenait de plus en plus paranoïaque alors qu'elle subissait les vengeances de son fils ainé.

Les seules activités à laquelle il se plie avec plaisir, mis à part ses promenades et rêveries en solitaire, c'est l'entraînement à la dague et de jouer du piano pendant des heures.